Le discours de politique d’Élisabeth Borne marque le début de cette nouvelle mandature. Chez Datapolitics, nous avons eu envie de comparer les 3 derniers discours de politique générale : Borne 2022, Castex 2020 et Philippe 2019. 3 discours sur une ligne politique très proche, mais qui présentent de vraies différences. Décryptage.

Elisabeth Borne : la plus exhaustive

Le discours d’Elisabeth Borne est le plus général des 3 discours de politique générale que nous allons analyser.

On y retrouve tous les grands thèmes de société, sans focus particulier. En dehors de français (32 fois) et de président de la république (17 fois), seuls les mots emploi (17 fois) et travail (27 fois) sortent un peu du lot. On retrouve ensuite du vocabulaire associé à tous les grands enjeux de société : santé, pouvoir d’achat, énergie, environnement, éducation, culture…

Notons que le mot travail est aussi employé pour parler du travail du gouvernement, alors que le mot emploi, lui, est uniquement un marqueur des choix de la première ministre sur le fond.

nuage de mots borne

Jean Castex, la relance, en gouvernant différemment

En 2020, le discours de politique générale de Jean Castex s’inscrit dans un contexte particulier : l’après 1er confinement. Alors qu’il vient d’arriver à Matignon pour remplacer Edouard Philippe, il est chargé d’un plan de relance de l’économie. C’est ce plan qui prend la plus grande place dans son discours. La France (13 fois) est en crise (13 fois aussi), et il faut un plan de relance (11 fois, auxquels s’ajoutent les 14 mentions du mot relance sans l’associer à « plan »). Le tout avec en lien avec les partenaires sociaux (9 fois), les entreprises (8 fois), et les territoires (9 fois). Une particularité du discours Castex, qui s’inscrit aussi dans une volonté de mettre davantage de collaboratif dans la manière de gouverner.

Edouard Philippe, les institutions et la méthode

Edouard Philippe, 2ème version (2019). L’analyse de son discours montre une tonalité encore différente des ses deux successeurs.

Classiquement, il parle beaucoup des français (27 fois) et de la France (14 fois). Mais utilise plus que ses successeurs du vocabulaire ayant trait à la fabrique de la loi et au fonctionnement des institutions. Cela se traduit par l’emploi de mots comme députés (25 fois), projet de loi (15 fois), sénat (8 fois), ou encore parlementaires (7 fois).

Méthodologie

Pour réaliser cette analyse, nous nous sommes appuyés sur notre solution de veille et d’analyse de la parole politique : Hedwige.

Dédiée aux professionnels des médias et des affaires publiques, Hedwige agrège les prises de positions des personnalités politiques sur de nombreux canaux (parlement, presse, vidéo, réseaux sociaux).

Dans ce cadre, les vidéos sont collectées depuis Youtube, puis sont retranscrites via du Speech To Text puis analysées par notre moteur NLP spécialisé dans la vie politique, en entraîné sur plusieurs millions de phrases. C’est lui qui se charge notamment d’extraire les thèmes et expressions. Pour en savoir plus, contactez-nous !