géothermie dans les collectivités territoriales?

Si l’État semble favoriser la géothermie à travers des politiques gouvernementales ambitieuses et reconnaît ses nombreux atouts environnementaux et économiques, qu’en est-il réellement des territoires ? Pour éclaircir cette question, Datapolitics a minutieusement analysé le débat public local en examinant plus de 23 522 documents parlant de géothermie dans les millions de publications de 4 615 collectivités françaises : régions, départements, EPCI et ainsi que 3106 communes couvrant 62% de la population.

 

La géothermie : connue dans les territoires, promue par le Gouvernement

Malgré le cadre législatif favorable instauré par la loi de 2015 sur la transition énergétique pour la croissance verte, la géothermie contribue à peine à 1% de la consommation totale de chaleur en France, selon ce rapport du Ministère de la Transition Energétique. Ce faible pourcentage contraste fortement avec les ambitions environnementales du gouvernement. Notre analyse montre que si 52% des communes et 74% des EPCI ont déjà évoqué au moins à une reprise la géothermie, les discussions à son sujet sont souvent éclipsées par d’autres sources d’énergie plus traditionnelles telles que le photovoltaïque ou l’éolien. Ce n’est pas une surprise : la géothermie est une méthode connue et très ancienne. D’ailleurs, le premier site de géothermie en France daterait de 1332 à Chaudes-Aigues, où une quarantaine de maisons étaient chauffées par des sources naturelles d’eau chaude. Depuis les années 1980, des politiques publiques promeuvent la géothermie avec l’AFME puis l’ADEME, avec le soutien technique du BRGM.

 

Un frémissement à la hausse ces dernières années dans les territoires

Notre analyse révèle malgré tout une légère progression de l’intérêt pour la géothermie, avec une augmentation de 2.8 points dans les débats territoriaux entre 2021 et 2024. Parallèlement, la production de chaleur par le bois et le gaz a respectivement diminué de 5 points et 3,4 points sur la même période, ce qui témoigne d’un réajustement potentiel des priorités énergétiques locales.

 

Des différences nettes de maturité entre les territoires

La majorité des départements montre un niveau de maturité relativement bas, produisant principalement des documents de cadrage préliminaires, loin des projets concrets de forage ou même des études de faisabilité. Seuls deux départements se distinguent par une prédominance de projets déjà aboutis et un débat public élaboré : la Somme et la Lozère. C’est le manque de sensibilisation et de connaissances parmi les élus locaux qui semble constituer un potentiel obstacle. Là où des figures charismatiques, comme le maire de Chartres, Jean-Pierre Gorges, qualifiés par certains d’« évangélisateurs » de la géothermie, ont pris l’initiative, les projets ont tendance à fleurir.

Cette notion de « prédominance » ne représente qu’une moyenne : dans les territoires classifiés à maturité basse, il peut bien sûr exister des installations géothermiques individuelles ou collectives. Mais la teneur générale du débat public est nette : le politique se concentre davantage sur la réflexion stratégique amont.

Ce phénomène de surreprésentation de documents de cadrage très amont est également visible lorsqu’on dézoome sur l’ensemble de la France. Notre algorithme de regroupements automatique de documents permet d’observer une nette prédominance de documents montrant des mentions de géothermie dans le cadre d’élaboration de stratégies de développement des énergies renouvelables ou d’études d’impact :

 

Sensibiliser les décideurs et assurer un suivi des discussions locales

La géothermie a encore un potentiel de développement important en France. Ce développement passera par des élus qui choisiront de porter ces sujets. Charge à l’écosystème de la géothermie de se montrer convaincant, et d’apporter leur expertise dans les réflexions de cadrage menées par les collectivités territoriales.



Datapolitics, un puissant outil d'intelligence artificielle spécialisé dans le secteur public

  • Détectez les opportunités tôt avant l’appel d’offres. En identifiant dans le débat public local les annonces de projets, les créations de budget, les irritants ou même les signaux faibles.
  • Comprenez mieux le contexte que vos concurrents. En analysant l’historique des prises de positions dans le débat public local afin de comprendre comment le projet est né, les contraintes à prendre en compte, et ce qui fera la différence.
  • Identifiez et contactez les personnes clés. Trouvez facilement les contacts importants sur le projet, qu’il s’agisse d’élus, de services techniques ou de parties prenantes ayant voix au chapitre.

 

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